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La fabrique du réfugié: du camp au rapatriement, lieux et processus de la construction du «réfugié». L’exemple des camps de réfugiés de Dadaab (Kenya) et de Nkondo (R.D.C.)

Author(s): Tallio, Virginie

Date: 2007

Persistent ID: http://hdl.handle.net/10071/3601

Origin: Repositório ISCTE

Subject(s): Réfugiés; Kenya; Somalie; République Démocratique du Congo; Angola; Rapatriement; Camps de réfugiés; Aide humanitaire; Espace humanitaire; Agences internationales; H.C.R.; Refugees; Somalia; Democratic Republic of Congo; Repatriation; Refugee camps; Humanitarian aid; Humanitarian space; International agencies; U.N.H.C.R.


Description

Nous présentons dans ce travail les éléments qui permettent de constituer à nos yeux la spécificité de la catégorie de « réfugié ». Nous nous basons pour cela sur la monographie de deux camps de réfugiés. Le premier est le camp de Dadaab, qui se situe au Kenya et accueille en grande majorité des réfugiés somaliens. Des Ethiopiens, des Erythréens, des Soudanais et des personnes d’autres nationalités y ont également trouvé refuge. Le deuxième camp est le camp de Nkondo, en République Démocratique du Congo et héberge des personnes ayant fui l’Angola au moment de la reprise des combats en 1998 dans les provinces du Zaïre et de Uige. Tous deux sont gérés par le H.C.R. Nous avons complété ces études par une analyse du processus de rapatriement des réfugiés angolais qui a commencé en juin 2003 pour se terminer officiellement le 27 mars 2007. Le camp constitue un territoire particulier. Ni ville, ni lieu d’enfermement, il se définit par les pratiques des agents sociaux qui y sont à l’œuvre, c’est-à-dire les réfugiés et les agents des agences humanitaires. Deux dimensions permettent de l’appréhender plus justement : sa temporalité spécifique, c’est-à-dire perçue différemment en fonction du statut de la personne, et sa transterritorialité multiscalaire, nous entendons par là le fait que les agents agissant dans le camp représentent des échelles territoriales différentes. Le territoire du camp permet de définir la catégorie de « réfugié » telle qu’elle est utilisée non seulement par les personnes appartenant à cette catégorie mais aussi par les employés des agences humanitaires. La manière dont cette population est ensuite découpée en groupes pour en faciliter la gestion participe aussi de son interprétation par les acteurs sociaux. Par ailleurs, les documents issus autour de cette catégorie de « réfugié » et qui en prouvent l’appartenance contribuent à former cette catégorie. Ainsi, non seulement cette dernière a une validité « anthropologique », pourrait-on dire, mais également légale puisque les papiers prouvant le passage dans un camp géré par le H.C.R. et délivrés par les agences d’aide permettent d’accéder à des identités parfaitement légales sur le plan juridique. Les observations effectuées autour de la frontière, au moment du rapatriement des réfugiés angolais mais également au cours de la vie quotidienne dans le camp, renforcent l’idée d’une construction de la catégorie de « réfugié » non seulement sur un emplacement précis mais aussi lors du/des déplacement/s.

In this work, we present the elements which in our eyes authorize the constitution of the specificity of the category of ‘refugee’. For this, we base ourselves on the monograph of two refugee camps. The first one is camp Dadaab, which is situated in Kenya and mainly hosts Somali refugees. Ethiopians, Eritreans, Sudanese and people from other nationalities also find shelter there. The second one is camp Nkondo, in Democratic Republic of Congo, and mostly hosts people having fled Angola when war broke out again in 1998 in the provinces of Zaire and Uige. Both are managed by U.N.H.R.C., different humanitarian organizations taking in charge the implementation of the infrastructures and the activities as decided by the U.N. agency. We completed these studies by an analysis of the process of repatriation of Angolan refugees which started in June 2003 and officially ended on March 27th 2007. The camp constitutes a particular territory. Neither city nor shutting-in place, it is defined by the practices of the social agents at work, that is the refugees and the agents of the humanitarian organizations. Two dimensions can help understand the camp more precisely: its specific temporality, as perceived differently according to the status of the person, and its multiscalar transterritoriality, referring to the fact that agents at work in the camp represent different territorial scales. The territory of the camp allows us to define the category of “refugee” not only as used by people belonging to this category but also by the employees of the humanitarian agencies. The way the former population is then divided into groups to facilitate its management also participates to its interpretation by social agents. Documents issued in reference to this category of ‘refugee’, and which prove one fits the description, also contribute in the production of this category. The latter therefore not only has “anthropological” validity, but it also has a legal dimension since the papers proving the passage in a U.N.H.C.R camp and issued by aid agencies enable access to completely legal identities on the juridical plan. Observations made around the border, during the repatriation of Angolan refugees but also during everyday life in the camp, reinforce the idea of a construction of the category of “refugee” not only in a specific locality yet also during the displacement/s.

Document Type Doctoral thesis
Language French
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